Marcy Goldberg sur «Quatre d’entre elles»

Dans ce film à sketches de 1968, quatre jeunes cinéastes romands (tous nés en 1942) se sont lancés dans une expérience dans l’esprit du film à moyen budget réalisé par une bande de copains : chacun réalise un court métrage pour faire le portrait de quatre vies de femmes.

A travers l’histoire de Sylvie (16 ans), Patricia (22 ans), Erika (31 ans) et Angèle (72 ans), Claude Champion, Francis Reusser, Jacques Sandoz et Yves Yersin ont abordé divers thèmes de l’époque comme la guerre du Viêt Nam, l’amour libre ou les mouvements étudiants de gauche. L’accent est toutefois mis sur les questions fondamentales qui affectent les conditions de vie des personnages, du malaise de la jeunesse à la pauvreté des personnes âgées en passant par le désir d’autonomie qui se manifeste à tout âge.

Tournées en noir et blanc et montées dans le style de la Nouvelle Vague, les quatre histoires sont certes fortement mises en scène mais, du point de vue d’aujourd’hui, elles constituent aussi un formidable document historique, parce qu’elles véhiculent de manière particulièrement forte le style de vie et les mentalités de cette époque. Et pourtant : la plupart des thèmes abordés n’ont rien perdu de leur actualité.