Nicola Mazzi sur «Charles mort ou vif»

Ce film marque deux débuts dans la cinématographie suisse : les premiers pas d’Alain Tanner dans la fiction et le baptême du feu du Groupe 5, le collectif de production fondé en Suisse romande. Ironique, intelligente et sarcastique, la première partie du film oscille entre deux niveaux : le cinéma dans le cinéma et le réalisme.

Le film débute en effet par une interview télévisée du personnage principal, Charles Dé, un riche industriel. Celui-ci explique son rapport difficile avec l'entreprise horlogère fondée par son grand-père un siècle plus tôt. L’histoire est basée sur un fait concret puisqu'elle s’inspire d'un événement qui s'est réellement produit durant ces années-là. Dans la seconde partie, le film pénètre dans un champ plus social, voire dans une réflexion critique sur un pays et une classe dirigeante qui a pour défaut – comme l’affirme le personnage principal - de tendre vers la médiocrité.

Alain Tanner a réussi à créer une œuvre très riche qui n'a rien perdu de son attrait au fil du temps et il a eu le mérite d'inaugurer la plus remarquable ère que le cinéma suisse ait jamais connue. 

A la suite d’une interview à la télévision, Charles Dé, un industriel genevois, reconnaît que sa vie n’a été qu’un énorme mensonge. A 50 ans, il décide d’abandonner famille et affaires et trouve refuge auprès d’Adeline et Paul, deux jeunes marginaux, jusqu’au jour où son propre fils le retrouve et le fait interner dans une clinique psychiatrique.