«Repérages»

Après avoir tourné Les arpenteurs (1972), sélectionné en compétition au Festival de Cannes, et L’Escapade (1974), travaillé de nouveau pour la télévision et mis en scène quelques pièces de théâtre, Michel Soutter revient au cinéma dans une coproduction franco-suisse au budget confortable (pour lui) et avec un quatuor d’acteurs et d’actrices remarquable : Jean-Louis Trintignant, qu’il retrouve après L’escapade, Delphine Seyrig, Léa Massari et Valérie Mairesse. Devant la caméra, dans les décors cossus de l’Hôtel des Salines de Bex, Victor, un cinéaste connu réunit trois actrices (dont son ex-femme, Julie) pour travailler à la préparation de son nouveau long métrage, librement adapté des Trois sœurs de Anton Tchékov (que Soutter admire). Derrière la caméra, Michel Soutter souhaite réaliser «un film d’amour sur l’amour, et sur un amour – celui de Victor avec son ex, Julie». Mais il joue peu à peu à confondre les Repérages du film à faire, la préparation de la fiction, en quelque chose d’autre : un chassé-croisé entre le jeu (des acteurs) et une sorte de réalité, entre les êtres humains et leurs personnages, où la caméra de Renato Berta glisse en quête de repères, celui de la vérité des sentiments amoureux.