Anita Hugi sur «Behinderte Liebe »

«Pour moi, la sexualité est un langage pour parler avec autrui – ce n’est pas le seul, mais il est important.» Ces paroles prononcées par un handicapé, Christoph Eggli, ouvrent le documentaire «Behinderte Liebe» de Marlies Graf Dätwyler, une date dans l’histoire du cinéma suisse, et un film qui est demeuré longtemps invisible, comme beaucoup d’autres réalisés par des pionnières. Pas mal de gens en ont entendu parler – mais personne ou presque ne l’a vu. C’est pourquoi je suis très heureuse que «Behinderte Liebe» soit à nouveau accessible grâce à filmo.

Car ce film est un coup de maître – en termes de cinéma, de dramaturgie, de contenu. Il ouvre des portes sur la compréhension. C’est aussi la franchise et l’éloquence des quatre protagonistes qui impressionnent – leur capacité à exprimer par des mots leurs pensées et leurs sentiments et à tenir un véritable discours.

La réalisatrice Marlies Graf Dätwyler a réussi à nous intégrer dans l’équipe qui a conçu le film et en a écrit le scénario – ainsi que dans les réflexions des personnes en situation de handicap qui ont eu le courage d’aller au fond des choses en posant des questions existentielles: «La personne handicapée a-t-elle le droit d’exiger de la sexualité ?»