Antoine Duplan sur «Giulias Verschwinden»

Ce soir, Giulia (Corinna Harfouch) fête ses 50 ans. Peu pressée d’honorer ce rendez-vous, elle traîne dans les rues et rencontre un homme (Bruno Ganz) qui lui rappelle que l’amour n’a pas d’âge. Ses amis l’attendent en s’interrogeant sur le sens de la vie, l’élasticité de la prostate et la souplesse des artères.

Le romancier Martin Suter a signé le scénario de trois films de Daniel Schmid. Il lui réservait celui de « Giulias Verschwinden » (« La disparition de Giulia »). Après le décès du cinéaste grison, c’est Christoph Schaub (« Jeune Homme »), spécialiste des comédies douces-amères à plus-value humaine, qui a repris le projet dans le fil de « Happy New Year », puisqu’il s’agit à nouveau d’un film choral mêlant les personnages de tous âges croisés par Giulia au hasard de son errance.

L’apparente superficialité des dialogues recouvre une inquiétude existentielle profonde, la hantise du vieillissement participe d’une observation sociologique acérée. Comédie philosophique légère, panachant l’humour et la mélancolie, la flaccidité et les ombres, « La disparition de Giulia » console un peu de l’avènement du froid.